Dent d’Hérens et grandes murailles

arête sommitale de la dent d'Hérens

Ski-alpinisme à la dent d’Hérens

En ce début Mai la météo est plutôt capricieuse en altitude, et gravir des 4000m demande une certaine flexibilité organisationnelle pour saisir les créneaux météo. Encore une fois nous avons opté pour un plan C avec Cat. La Dent d’Hérens est un fier sommet. S’inscrivant dans la continuité de l‘arête du lion au Cervin, c’est un magnifique belvédère sur ce dernier ainsi que sur l’ensemble des 4000 m du Valais et du Mont Rose. L’accès se fait par la Valpelline juste à côté du col du grand saint Bernard .

Montée au refuge Aosta, “la tête dans le ventilo”

Alors que nous sommes partis des Contamines sous la neige nous descendons le Val d’Aoste sous un grand soleil. Arrivé place de Moulin le chemin menant au refuge de Prareyer est sec, aussi nous partons en basket nous mettrons les ski après ce refuge pour monté à Aosta. Plus nous remontons la Valpelline plus le temps se bouche et le vent forcit. Nous finirons la montée au refuge avec le masque de ski sous les bourrasques. Il faut avoir la foi de temps en temps pour profiter du bon créneau météo. La visibilité est réduite et il faut faire confiance à nos compétences cartographique pour trouver le refuge auquel nous n’avons jamais été auparavant.

C’est avec un plaisir certain que nous entrons dans le refuge ou Diego, le gardien nous reçoit chaleureusement. Personne d’autres ce soir au refuge nous passons donc la soiré à papoter avec Diego qui est plutôt content d’avoir du monde avec qui discuter en cette soirée de tempête.

Dent d’Hérens, voie normale

Le vent en altitude étant encore annoncé assez fort en mâtiné, nous quittons le refuge tranquillement vers 7h30 en visant une arrivée au sommet vers 13-14h.  Ce matin le ciel est bleu, et le vent s’est calmé, mais le froid est mordant à l’ombre. Nous faisons une petite pause quand le soleil nous rattrape. L’approche jusqu’au pied de la face sud est plutôt débonnaire, cependant le glacier est fort crevassé. Assez vite nous nous encordons pour le remonter. Les couteaux sont appréciable dans les raidillons. Arrivé au pied de la face sud nous posons les skis. Nous avions pensé skier de plus haut, mais les conditions on l’air un peu juste. La remontée de cette pente en refaisant la trace, bien effacée par le vent de la veille est un peu laborieuse, mais courtes.

Nous rejoignons ensuite le haut de l’arête de Tiefmatten qui est la voie normale estivale. La pente de neige a cette endroit est peu inclinée. Ensuite nous rejoignons la partie mixte ou la neige fraîche posée sur le rocher ralentit notre rythme. En arrivant sur l’arête sommitale, très aérienne, un frais vent de nord-est nous accueille. On ne traîne pas trop du coup pour rejoindre le sommet qui est plutôt confortable.

Encore une fois la vue est splendide. Au loin on peut observer les  4000 du mont Rose ou nous avions fait notre “spicy noodle tour” l’été passé, le Cervin juste à côté à revêtu ses vêtements d’hiver… Finalement nous sommes entourés de souvenirs et de projets… Ces instants au sommet sont courtss, mais d’une intensité qui leur confère une place conséquente dans nos mémoires. La journée étant encore loin d’être fini nous reprenons promptement la direction de nos skis.

Descente à ski du Glacier des Grandes Murailles

Arrivés aux ski une traversée et une courte remontée nous permettent d’accéder au départ de la descente des “grandes Murailles”. Nous profitons d’être au plat pour casser la croûte et  contempler un peu. La descente est censée comporter un passage raide pour sortir dans la vallée; celui-ci n’ayant pas l’air en bonne condition, j’ai repéré une variante de sortie entre des barres rocheuse. Evidemment dans ces situations on à toujours des interrogations sur la faisabilité de notre itinéraire; y’aura t-il une surprise? Mais le doute ne fait-il pas parti de l’aventure?

En haut du glacier le vent de la veille à formé quelque sastrugis  mais la suite n’est que de la belle neige de printemps. La partie supérieure du glacier est vraiment vaste, puis on s’engage dans de grandes pentes très larges menant au cœur d’un cirque dominé par les séracs.

En arrivant un peu au dessus de la sortie le terrain ne se présente pas tout a fait comme je l’avais imaginé. Je revérifie sur la carte, la sortie devrait être là. On s’engage doucement sur de grandes vires enneigés, la pente est faible, mais c’est tout de même avec soulagement que l’on rejoint les pente terminales. En quelque courbes sur une tendre moquette on rejoint le fond de la vallée, puis les crocus…

Encore une belle aventure qui se termine. Nous n’avons croisé personne de  la journée… LE LUXE!