La Dent d’Hérens est un des superbes 4000 du Valais à cheval entre la Suisse et l’Italie, bien individualisé comme le Cervin et la dent Blanche, et trônant à 4174m d’altitude. La voie normale n’étant plus tellement empruntée en été, c’est par l’arête de Tiefmatten qu’il est d’usage de la gravir, ce qui fait une course très esthétique , variée et assez longue.

C’est en Valpelline, très belle vallée valdotaine, que ce fait le départ au niveau du barrage des Places de Moulin où, avec Bastien, nous avons laissé la voiture pour chevaucher nos VTT après un peu de mécanique! C’est un bon moyen de gagner du temps pour faire les quelques kilomètres de piste, le long du lac turquoise qui donne un côté exotique au départ de cette course! Nous abandonnons les vélos un peu après le refuge de Prarayer pour emprunter un beau sentier qui se balade entre mélèzes, torrents, moraines et qui remonte la longue vallée pour arriver au refuge Aosta après environ 4h de marche.

L’accueil est fidèle au refuge du Val d’Aoste avec seulement une trentaine de places, loin des usines que l’on peut retrouver sur certains autres sommets.
Le départ ce fait de bonne heure, aux alentours de 3h, une bonne journée nous attend avec 1400m de dénivelé pour arriver au sommet suivi d’une longue descente. L’approche est agréable sur un petit sentier le long de la moraine puis assez rapidement nous prenons pied sur le glacier des Grandes Murailles, par un petit passage raide. Nous le remontons en rive droite et en contournant quelques belles crevasses mais sans difficultés particulière et avec de bonnes conditions de regel. Un couloir raide mais bref, équipé de chaines, nous donne accès à l’arête Tiefmatten après environ 2h30 de marche du refuge.

Le jour se lève nous enlevons les crampons pour parcourir la première partie rocheuse. l’escalade est plaisante, jamais trop difficile et le rocher est plutôt solide sur cette partie aérienne. Nous faisons une pause au pied de la grande pente de neige médiane et remettons les crampons. L’altitude commence à se faire sentir et nous profitons d’un superbe lever de soleil sur la Dent Blanche qui nous réchauffe dans la tête car nous resterons à l’ombre jusqu’au sommet sur cette arête ouest! La pente de neige viens buter sur des dalles, peu raides mais assez lisses et sans béquets pour s’assurer.

Les locaux ont donc équipé cette partie, d’une centaine de mètres, de broches tout les 20m et nous faisons donc de petites longueurs crampons aux pieds pour enfin déboucher sur l’arête sommitale. Il reste alors une petite arête rocheuse, magnifique et très aérienne que nous parcourons avec le soleil pour arriver au sommet aux alentours de 8h.

La vue est saisissante sur le Cervin qui parait proche mais relié à la Dent D’Hérens par une arête très escarpé qui doit être un gros morceau! Nous prenons quelques photos, de beaux cumulus grossissent sur le Val d’Aoste et nous entamons la descente. L’arête se désescalade bien puis je mouline Bastien de broches en broches sur toute la partie en dalle. Nous descendons la pente médiane où il faut s’appliquer à bien cramponner, la glace n’étant pas très loin sous une petite couche de neige. Deux options s’offre ensuite à nous pour la dernière partie, désescalader l’arête rocheuse comme à la montée, ou prendre une ligne de rappels équipée dans la face sud qui amène directement au glacier. C’est ce que nous faisons et nous rejoignons le glacier en 7 rappels de 30m maximum. Ces rappels sont raides et dans l’axe sur des relais spités, ils s’enchainent donc très bien mais attention si il y a du monde car quelques pierres peuvent partir si l’on n’ est pas vigilant.

La neige n’a pas encore trop ramollie sur le glacier nous rejoignons donc tranquillement la moraine, puis le refuge après plus de 9h de marche.
Une bonne assiette de pâtes nous remet en forme pour la descente, puis la partie la plus fatigante de la journée avec le vélo! C’est bien content d’avoir découvert un nouveau sommet ensemble que nous arrivons à la voiture en fin de journée avec de belles images plein la tête!