Cor des Alpes au sommet de l’Eiger

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Cette année, avec Jacky, nous décidons d’aller tenter l’ascension de l’Eiger 3980m par l’arête Mittelegi.
Depuis maintenant depuis 3 ans, je me réserve 5 jours pour partir avec Jacky afin de réaliser une grande course dans les Alpes.

En préparant la course et en cherchant des informations, je tombe sur l’article de blog de Sarah, collègue à la compagnie de Saint-Gervais.
Je vois qu’il est possible de réaliser la course à la journée ; mais avec Jacky nous préférons prendre notre temps et aller dormir à la Mittelegi Hutte.

Quelques jours auparavant, Jacky m’annonce qu’il aimerait emmener son cor des Alpes et m’explique que celui-ci est rétractable comme une canne à pêche et en carbone. Donc, il pourra le porter sans problème. Je lui dis qu’il n’y a aucun souci et qu’il nous mettra l’ambiance au refuge. Je rejoins donc Jacky sur la route et nous covoiturons jusqu’à Grindelwald, magnifique village suisse. Nous apercevons l’Eiger et son immense face nord qui nous rappelle ô combien nous sommes petits face à la nature.

A partir de là, nous prenons le train qui monte en direction de la station Jungfraujoch. Nous, nous arrêtons à la station Eismeer où nous sommes les seuls à nous arrêter là. Nous découvrons alors par la fenêtre le glacier à rejoindre. Nous voilà donc sur le glacier où nous rejoignons l’attaque deux longueurs en rocher « qui met dans le bain ».

S’ensuit un itinéraire sur les vires à chamois où un pied montagnard sûr est nécessaire. Après une bonne heure, nous apercevons enfin la cabane où nous allons pouvoir savourer une bonne bière en écouter Jacky et son cor des Alpes. La gardienne, très sympathique, nous accueille gentiment. La cabane a été rénovée et c’est un véritable plaisir que nous avons à passer la soirée là-haut en compagnie des autres alpinistes.
Jacky nous fait profiter de son expérience de musicien et nous joue des airs très originaux, le tout sur un coucher de soleil magnifique, surplombant Grindelwald.

cor des Alpes au coucher de soleil à la Mitellegi hütte

Le lendemain matin, le réveil est très matinal et nous démarrons à la frontale. Nous voyons déjà les cordées engagées devant nous sur cette belle arrête qui se profile devant nos yeux.
Moment de gratitude et de bonheur lorsque le soleil se lève et commence à nous réchauffer progressivement.
Les levers de soleil sont vraiment des moments fabuleux en montagne. Nous continuons à progresser sur cette arrête en cherchant l’itinéraire et parvenons finalement au sommet en milieu de matinée. Je laisse le temps à Jacky de sortir son cor des Alpes et faire vibrer les montagnes voisines grâce aux sonorités si particulières du cor des Alpes. Nous partageons alors un moment magique, fort en émotion sur ce sommet mythique entouré des autres alpinistes.

lever de soleil pas loin du sommet
un ptit air au sommet de l’Eiger

Nous poursuivons l’arête cette fois à la descente où il y a quelques rappels à effectuer ainsi que de la désescalade pour rejoindre un petit col. Nous remettons les crampons et avançons sur du terrain mixte. La course n’est pas encore finie, l’arête est encore longue. Petite particularité, la formation géologique change radicalement.

 

 

On passe d’une formation calcaire sur l’Eiger et nous rentrons maintenant sur une arête plutôt granitique. Le temps est au beau fixe et nous profitons tranquillement de terminer l’arête et rejoignons le glacier où nous accordons une vraie pause déjeuner.

 

l’arête qui conduit au glacier

Nous rentrons tranquillement par le glacier et nous rejoignons le Monchjoch. On range les affaires dans le sac et rentrons par la trace de ratrak en direction du train. Contraste saisissant entre ce milieu sauvage que nous venons de quitter et ce milieu touristique très accessible desservi par le train. Nous savourons tout de même une bonne bière méritée au sein de la gare avant de redescendre tranquillement sur de Grindelwald. Encore une superbe journée en sa compagnie et nous commençons déjà à réfléchir à l’année prochaine.